A l'époque dont je vous parle, Méchéria comptait tout juste une école, une épicerie, une pharmacie peut-être (et encore je ne suis plus très sûre), un hammam et la mosquée.
Il n'y avait pas de rues à proprement parler car c'était toujours plein de poussière. Et sur tout ça, brûlaît un soleil implaccable. Méchéria me rappelait un peu les décors de westerns. C'est peut-être bien pour ça que j'aime autant les westerns : ils me rappellent Méchéria de mon enfance.
La voisine de ma chère tante s'appelait Maghnia. Elle était belle, blanche à la peau de porcelaine comme les Algériens aiment que les femmes soient, et, pour ne rien gâter, bien grasse. Cette Maghnia était mariée à un colosse : grand, fort comme une armoire. Il boîtait le pauvre homme. Au moment où je vous écris, je revois son visage : toujours souriant. Beau, très beau visage des hommes au coeur pur. Bizarrement, lui aussi était de peau claire. Ils n'étaient pas comme nous. Sans doute venaient-ils d'une autre région d'Algérie.
Le hammam constituait notre principale distraction.
Aujourd'hui que j'ai eu l'occasion de lire vos messages, je m'aperçois non sans tristesse que Méchéria n'est plus comme dans ma jeunesse. Mais je ne peux m'empêcher de l'aimer car c'est la terre de mon père, la terre de ma mère. Ils parlaient toujours de Méchéria entre eux au fil des années, même au bout du monde quand nous habitions Madagascar. C'était Méchéria qui revenait encore et toujours dans leurs conversations, leurs souvenirs. Méchéria, leur petit coin de paradis.
Il n'y avait pas de rues à proprement parler car c'était toujours plein de poussière. Et sur tout ça, brûlaît un soleil implaccable. Méchéria me rappelait un peu les décors de westerns. C'est peut-être bien pour ça que j'aime autant les westerns : ils me rappellent Méchéria de mon enfance.
La voisine de ma chère tante s'appelait Maghnia. Elle était belle, blanche à la peau de porcelaine comme les Algériens aiment que les femmes soient, et, pour ne rien gâter, bien grasse. Cette Maghnia était mariée à un colosse : grand, fort comme une armoire. Il boîtait le pauvre homme. Au moment où je vous écris, je revois son visage : toujours souriant. Beau, très beau visage des hommes au coeur pur. Bizarrement, lui aussi était de peau claire. Ils n'étaient pas comme nous. Sans doute venaient-ils d'une autre région d'Algérie.
Le hammam constituait notre principale distraction.
Aujourd'hui que j'ai eu l'occasion de lire vos messages, je m'aperçois non sans tristesse que Méchéria n'est plus comme dans ma jeunesse. Mais je ne peux m'empêcher de l'aimer car c'est la terre de mon père, la terre de ma mère. Ils parlaient toujours de Méchéria entre eux au fil des années, même au bout du monde quand nous habitions Madagascar. C'était Méchéria qui revenait encore et toujours dans leurs conversations, leurs souvenirs. Méchéria, leur petit coin de paradis.